*Petit rappel anatomophysiologique sur les muscles
*Page consacrée au méthodes de renforcement musculaire.
LA KINESITHERAPIE DES ENTORSES BENIGNES (ET MOYENNES) DU LIGAMENT CROISE ANTERIEUR
Tout d’abord, il va falloir calmer la douleur, grâce à l’utilisation de l’électrothérapie antalgique (ultra-sons par exemple), et faire dégonfler ce genou; pour cela, il faudra appliquer de la glace (cryothérapie ) et utiliser une électrothérapie appropriée; les conseils habituels (ne pas piétiner, surélever la jambe en position assise devront être respectés …)
La rééducation consistera ensuite à:
* Effectuer des étirements adaptés à chaque patient
* Faire travailler les muscles qui viennent « en renfort » des ligaments lésés, Les techniques de renforcement musculaire doivent, comme toujours, être précisément adaptées aux besoins du patient …Le kinésithérapeute pourra combiner travail en chaine cinétique ouverte, fermée, en insistant sur le renforcement des muscles ischios-jambiers, luttant activement contre le tiroir antérieur.
Le quadriceps sera également sollicité, en prenant la précaution de le faire travailler en même temps que les ischios-jambiers (co-contractions), afin de compenser le tiroir antérieur induit par sa contraction isolée .
Ci dessous, le patient effectue sur le cybex (machine isocinétique) des séries de flexions-extensions sans danger pour la rotule (avec réglage approprié).
Il faut proscrire tout travail d’extension du genou avec un poids au bout du pied (sans montage de poulie)!!!
Ceci est très dangereux, en particulier pour la rotule !
Le kinésithérapeute devra garder à l’esprit qu’entre 0 et 60° de flexion du genou, le LCA, et l’articulation fémur-rotule sont épargnés en chaîne fermée, mais soumis à des contraintes importantes en chaîne ouverte . On en revanche peut faire travailler le quadriceps en chaîne ouverte à partir de 90° de flexion du genou.
*Mais aussi (et surtout ) redonner au genou son « sens automatique de l’équilibre ».
Cela s’appelle la proprioceptivité (reprogrammation neuro-motrice)…
En effet, dans les éléments entourant une articulation, se trouvent des « capteurs » (par exemple les mécanorécepteurs ligamentaires)
qui nous »préviennent » inconsciemment des atteintes à notre équilibre ( inégalités du terrain, choc, etc …).
Grâce à l’action de ces capteurs, nos muscles réagissent automatiquement et rétablissent notre équilibre.
Après une entorse, ces « sentinelles » sont plus ou moins déconnectées et remplissent mal leur office; il faut donc les « réveiller ».
Pour cela, le kinésithérapeute va susciter des déséquilibres que son patient va devoir rattraper, à partir de diverses positions (debout en fente avant, en chevalier servant, etc …).
On va également utiliser dans ce but des appareils tels que trampoline, plateau instable …On observe bien entendu une progression dans la difficulté: tenir debout immobile sur un pied, puis les yeux fermés, puis effectuer des petits sauts (les yeux ouverts, à moins que l’on ne désire prolonger son traitement …) etc, etc …
LA KINESITHERAPIE DES ENTORSES GRAVES (RUPTURE) DU LIGAMENT CROISE ANTERIEUR
-En cas d’entorse bénigne ou moyenne, cette rééducation est indispensable si l’on veut éviter les récidives et reprendre une vie quotidienne normale .
-Elle sera également mise en oeuvre après une rupture totale du LCA , car elle constitue une alternative à l’intervention : c’est la rééducation fonctionnelle, ou traitement conservateur des lésions du LCA, décrite plus haut.
Il s’agit de compenser l’absence du LCA par le contrôle actif du genou, qui va être réalisé par les ISCHIO-JAMBIERS, muscles à renforcer en priorité…
* Le renforcement musculaire
Il faut travailler tous les groupes musculaires du membre inférieur (ischio-jambiers essentiellement) en les renforçant harmonieusement les uns par rapport aux autres.
* La rééducation proprioceptive
Son but est de déclencher une contraction (réponse musculaire) anticipée pour éviter les phénomènes d’instabilité.
On comprends bien qu’il s’agit d’une contraction volontaire et non pas réflexe…
*Le réentrainement à l’effort
Il sera bien sur adapté à chaque cas, mais en aucun cas si le contrôle du genou n’est pas acquis.
De deux choses l’une, ou ce traitement « conservateur »suffira à récupérer un genou « opérationnel », en fonction des besoins et du profil du patient, ou…il constituera une excellente préparation à l’intervention réparatrice (qui ne constitue jamais une urgence, et peut toujours attendre au moins deux mois).
La rééducation fonctionnelle est destinée de préférence aux patients ayant dépassé les 35/40 ans, ne faisant pas ou plus de sports à haut niveau et ne pratiquant pas de sports en pivot (hand ball, …), ou à des plus jeunes, peu sportifs et peu motivés.
Ici encore, chaque cas est à étudier entre le chirurgien et son patient.
Voici une video (merci au groupe Maussins) synthétisant tout ce qui concerne le LCA, sa rééducation avec et sans chirurgie…
LES RUPTURES DU L.C.A
*La rééducation après l’opération