La rééducation du genou après prothèse, une étape primordiale…

Aujourd’hui plus que jamais, il n’est plus de mise de parler de « gens agés », et encore moins de « vieilles personnes »!
Eh oui, les papys et mamies ne sont plus ce qu’ils étaient…Ils sont actifs, et pratiquent des activités sportives à un age parfois bien avancé…

Je pense que la kinésithérapie doit s’adapter à cet état de choses et proposer aux seniors une rééducation ne se limitant pas à des objectifs modestes et limités.
Il ne s’agit donc pas seulement de calmer la douleur, mais de redonner au patient les meilleures chances de reprendre une vie la plus dynamique possible! Le rôle psychologique du praticien sera donc déterminant pour parvenir à ce résultat..

Quand une semelle est trop usée, on ne marche plus normalement … L’usure cartilagineuse au niveau du genou est parfois telle que la simple gène devient handicap et les douleurs réellement invalidantes !
Poser un « revêtement » neuf sur les surfaces articulaires est alors la solution rêvée…


Le patient reste environ 10 à 15 jours hospitalisé, puis il rentre chez lui, ou part en convalescence dans un centre de rééducation, en général pendant 3 semaines /un mois. A l’issue de cette période, il continuera sa rééducation (si besoin est) jusqu’à une reprise normale de ses activités quotidiennes.
On a coutume de considérer que le résultat est vraiment acquis au bout d’un an, mais je dois dire que j’ai vu bien des fois ce délai raccourci!
Eh oui, les seniors sont parfois pressés de récupérer et de repratiquer les activités devenues autrefois difficiles (marches, randonnées, sport,..shopping !).

Selon les lésions,  le chirurgien peut être amené à poser une prothèse partielle (unicompartimentale), ou totale (bicompartimentale).

Pour en savoir plus, veuillez consulter cette page, venant toujours de genou.com

 

Prothèse bicompartimentale
   

Prothèse unicompartimentale

 

                                                                                           *   LE LENDEMAIN DE L’INTERVENTION


En général, le patient est en réanimation, porteur de différents « tuyaux » (drains, perfusions, sonde,…)
Tout est mis en oeuvre par nos amis anesthésistes pour que le malade ne souffre pas -ou peu- et ça marche !
Cela nous permet de mobiliser précocément le genou opéré, de faire contracter la cuisse, bouger le pied,…et faire le premier lever !
Une de mes premières phrases est : « n’oubliez pas que votre prothèse vous permet d’appuyer sur la jambe opérée! »
En effet, il faut absolument intégrer, utiliser le plus vite possible cette nouvelle articulation toute neuve, comme un implant dans une bouche!
Aprés un passage obligé assis au bord du lit quelques minutes, et si la tête ne tourne pas trop, le patient est mis debout et  » teste l’appui »  sur sa jambe opérée.
Bien sur, après cela, le mot d’ordre est : REPOS !

 

                                                                                                * LES JOURS SUIVANTS


Il est important que le patient soit rapidement autonome, et puisse se lever tout seul le plus vite possible pour faire sa toilette, aller aux WC…
Le kinésithérapeute aidera pour les premiers pas, puis indiquera quelle est la marche correcte, avec le déambulateur, puis les béquilles.
Il faut donc appuyer le plus normalement possible en déroulant le pas (attaque du talon, appui sur la plante du pied et impulsion par les orteils).
A ce stade précoce, le kinésithérapeute veillera à ce que le patient contracte sa cuisse au moins 10 fois toutes les heures (chaque contraction durant environ 7 secondes), et qu’il bouge régulièrement cheville et orteils, tout ceci pour tonifier les muscles, aider la circulation du sang, et assouplir les articulations…


Une partie cruciale de la rééducation sera la flexion du genou opéré; tant que les drains seront en place, cette flexion sera obtenue en « manuel » par le kinésithérapeute, en général assis au bord du lit.

Dés que les drains sont enlevés, en général deux à trois jours plus tard, entre en scène notre « machine de guerre »: le Kinétech.
Pas de panique, il ne s’agit que d’une attelle articulée qui va mobiliser le genou de l’extension à la flexion (modérée au début, et controlée par le patient lui-même) et faire des aller-retour pendant un temps déterminé afin d’assouplir ce genou opéré, tout en douceur, et sans douleur.
En général, le genou plie à 80/90 degrés à la sortie de la clinique, c’est du moins ce qui est souhaitable…


Deux conseils sont à suivre impérativement:
Ne pas piétiner (faire du sur-place), et mettre son pied en surélévation sur un tabouret (généreusement fourni par la clinique) quand on est assis au fauteuil, en train de regarder la télévision par exemple.
Il est également important de bien mettre de la glace sur ce genou, afin d’éviter un gonflement de celui-ci.

Peu avant la sortie, le kinésithérapeute montrera au patient comment monter et descendre quelques marches .

Montez d’abord le pied côté valide, puis la canne (tenue du côté valide) sur la marche supérieure, ensuite le pied côté opéré qui rejoint l’autre. 

Pour la descente, la jambe opérée passe en premier. Placez votre canne sur la marche inférieure, puis amenez le pied côté opéré sur la marche (où se trouve déjà la béquille).

Il vous reste à descendre l’autre pied à côté du premier et vous aurez ainsi descendu la première marche.

Petit moyen mnémotechnique: « On monte au paradis, on descend en enfer »…  

 

                                                                                     *  APRES LA SORTIE DE LA CLINIQUE


Il existe alors deux possibilités: rentrer chez soi, (c’est bon pour le moral), ou aller en centre de rééducation; cette dernière solution permettant une prise en charge totale du patient, en lui épargnant les contraintes quotidiennes (courses, vaisselle,…).
D’un point de vue rééducation, le  kinésithérapeute peut tout aussi bien assurer la rééducation dans son cabinet, à condition qu’il ait le matériel requis…

Les objectifs principaux seront alors:
* Retrouver une marche normale avec deux, puis une béquille…et puis sans!
* Récupérer la mobilité totale du genou.
* Retrouver force et stabilité du membre inférieur opéré.

Tout ceci devrait permettre à notre senior d’avoir à nouveau ses activités habituelles qui, comme je le disais en préambule, peuvent être diverses et variées, selon les différents profils: des courses, aux promenades, à la randonnée, voire aux sports (adaptés)…
Il est certain qu’une bonne prothèse de genou (ou de hanche d’ailleurs) peut changer la vie en redonnant une autonomie perdue!

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