De nombreux termes sont souvent utilisés pour décrire une douleur, une gêne musculaire; on évoque alors des crampes, des courbatures, un claquage…
Il est important de bien comprendre comment fonctionne un muscle et ce que représentent vraiment ces différentes appellations.Voici donc quelques précisions anatomo-physiologiques concernant les muscles, importantes à connaitre avant de lire la suite … 
 Tout sera différent selon qu’il y aura ou non une lésion anatomique du muscle .

                                                            * Si le muscle est intact dans sa structure.

Quelques heures après la pratique intense d’un sport, ou à la suite d’une longue randonnée (alors que l’on n’a pas fait de sport depuis longtemps), on ressent souvent des douleurs musculaires diffuses et bien pénibles…
Il s’agit de courbatures, liées à un engorgement des muscles en déchets métaboliques.En fait, on ressent l’impression d’avoir mal partout (jambes, dos, …), et cela dure en général quelques jours.
Parfois, la douleur est très localisée à un seul muscle, elle ne cède pas, et on parle alors de contracture.
Celle-ci  peut également apparaitre en réaction à un problème osseux, articulaire (par exemple, une contracture au niveau des muscles lombaires répondant à une lésion de type hernie discale …).Il faut alors traiter d’abord l’origine du problème.

La crampe est différente de la contracture dans le sens que la douleur, localisée elle aussi,  ne dure que quelques minutes, cède, revient plus tard…Elle survient sur des muscles en plein effort, restant contactés longtemps et manquant transitoirement d’oxygène (crampe de l’écrivain, du pianiste débutant, …), ou parfois la nuit, sur des muscles au repos.
Ces  problèmes arrivent quand on reprend un sport trop intensément, sans une bonne remise en route, que l’on fait un effort inhabituel soutenu (par exemple scier du bois pendant deux heures quand on n’est pas bûcheron …), que l’on néglige de boire suffisament, que l’on souffre d’un manque en sels minéraux (calcium, magnésium, potassium), etc…

       Que peut-on faire ?
Tout d’abord, il faut essayer de faire de la
prévention
Essayer de doser ses efforts, sportifs ou pas, en évaluant si on n’est pas trop exigeant avec son corps, surtout en période de fatigue.
A la reprise d’une activité sportive, y aller doucement, progressivement, avec un bon échauffement et des étirements adaptés au préalable (très important !!!).
De toute façon, mieux vaut pratiquer modérément un sport toute l’année, plutôt que deux périodes intenses et  isolées: trois matches de tennis après s’être enflammé pour  la finale de Wimbledon, et une semaine de ski extrême en février, cela vous rappelle-t-il quelqu’un ?

Très important aussi:

Bien boire ( de l’eau !) avant-pendant-après l’effort

Ne jamais s’arréter brutalement après le sprint, le match, etc…pour que les muscles puissent se purger des déchets engendrés par la consommation accrue lors de   l’effort.

Pour ce qui est du traitement curatif, tout ce qui peut aider à l’élimination des toxines et au drainage des muscles est le bienvenu;
Un bon bain chaud, une pommade décontracturante et du repos aideront beaucoup à la récupération.

       * Que fera le kinésithérapeute ?
Il va étirer en douceur les muscles, les masser, utiliser les ultrasons, les pommades révulsives,une électrothérapie adaptée…Plus tard, il fera effectuer au patient des exercices musculaires progressifs.

 

                                                          * S’il y a des lésions anatomiques du muscle

Lors d’une mise en tension trop grande, allant au dela de leur résistance, les fibres musculaires peuvent être effilochées, déchirées en grand nombre, par faisceaux entiers, cela pouvant aller jusqu’à la rupture totale.
Un choc direct sur le corps musculaire provoquera une contusion,de gravité variable.
Tous ces accidents sont accompagnés d’un saignement créant un hématome plus ou moins volumineux au sein du muscle, ce qui permet une visualisation à l’échographie.

Il faut surtout ne rien faire qui augmente le saignement :
Pas d’application de chaleur !
Pas de massages !
Pas de sollicitation du muscle blessé !
Pas d’aspirine (ça fait saigner) !


       * Que fera le kinésithérapeute en cas de déchirure partielle modérée, contusion, hématome ?

Pendant trois semaines, durée nécessaire à la régénération musculaire, il va glacer le muscle concerné (et conseiller de le faire plusieurs fois par jour), poser un bandage compressif avec application de cataplasmes destinés à aider la résorption (alumine par exemple) et utiliser une électrothérapie antalgique, des ultra-sons(anti-inflammatoires, antalgiques)…
Ensuite, et très progressivement, le kinésithérapeute cherchera à récupérer une bonne fonction musculaire, par des exercices appropriés.
La cicatrisation intervenant vers le début de la troisième semaine, on pourra alors retravailler progressivement le muscle en étirements et en renforcement, le masser, ceci jusqu’à complète récupération.
Plus tard interviendra le réentrainement à l’effort à proprement parler (pas avant le premier mois).
A noter: Il est parfois nécessaire de ponctionner un hématome important.

       * Que fera le kinésithérapeute en cas de rupture totale du muscle ?

L’intervention sera rapidement envisagée, avant que le muscle ne s’organise en se rétractant, et consistera en une suture chirurgicale, suivie, selon d’une période d’immobilisation variable suivant le chirurgien (15 jours à un mois).
C’est seulement après ce délai incompressible de 30 jours que le kinésithérapeute va intervenir; il faudra étirer, remuscler et réentrainer le patient à l’effort, afin qu’il puisse reprendre des activités sportives,au 3° ou 4° mois.

 

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